Anjeux

26 novembre 2017

Vitraux contemporains

Anjeux

Tout petit village de Haute Saône qui mérite vraiment qu'on s'y arrête. L'église Saint Rémy dresse son fier clocher déporté et l'intérieur de l'édifice a de quoi surprendre. Au début de 1993 la municipalité décide de changer les vitraux. Pour cela elle fait appel à trois artistes : le peintre Pierre Brassard et les maîtres-verriers Christiane Cartignies et Michel Lieby qui ont associés leurs talents pour créer des oeuvres originales, chatoyantes et imagées inspirées de l'histoire du village et de scènes bibliques. (sources internet)

Cinq ans plus tard onze vitraux seront posés. Ils illuminent les pierres séculaires et intriguent.

Pour illustrer mes photos j'ai trouvé ce très beau texte, il résume à lui seul le foisonnement artistique de ces vitraux contemporains.

Texte de Claude Louis-Combet extrait de " Des Artistes"

...La rencontre du peintre et du maître-verrier se fait dans la lumière du jour. Ensemble ils appellent le rayon de soleil qui entrera dans l'épaisseur du verre et fera transparaître les couleurs. Alors les personnages fabuleux qu'ils ont conçus et réalisés vivront de leur vraie vie. Issus des profondeurs ludiques de l'imagination ils accéderont à une limpidité merveilleuse qui est celle de la lumière du coeur. Les animaux légendaires se mêleront au cortège des saints et des anges dans lesquels la vieille piété chrétienne se reconnaît et retrempe sa vigueur. Les mille et une facettes du miroir vibreront dans l'unité accomplie d'une scène qui invitera les uns à la contemplation et les autres à la rêverie. Les formes sont neuves mais l'esprit des cathédrales circule à travers elles et nous les rend aussi familières que si nous les connaissions depuis toujours. (1998)

Silence on caquette

Le compère et sa commère, la petite bête et sa grosse lune, les amoureux, les bizarres, le pot de fleurs et l'arbre à rêves, toutes les créatures de Bassard, le septième jour se reposent du silence de leur genèse, en échangeant entre elles de grands discours inaudibles. Il faut la troisième oreille pour les entendre, celle qui lit les mots dans les couleurs, celle qui connaît la musique des formes et les innombrables légendes nées de la division de l'espace en alvéoles. Des oiseaux inédits transportent, à tire-d'aile, des semences de songes. L'oeuvre de fécondation fait trembler terre et ciel. De joyeux spasmes illuminent la pluralité des mondes. Une complainte s'élève, si douce, que les étoiles pleurent et que les maisons se balancent.

Ecoutez : Bassard, le dernier marchand de sable, muni de son pinceau-flûte, croise votre chemin.

Revue Regard n°94, le Petit Abergement 2006